1. Parfois, les chiffres parlent plus que les mots
Je ne vous apprendrai rien en disant que le monde évolue. Qu’il évolue très vite, qui plus est dans notre secteur d’activité. Que chaque jour, il emploie un peu plus de serveurs, d’ordinateurs, d’objets connectés, d’intelligences artificielles, d’applications ou autres logiciels.
Eh bien, de la même façon que l’industrie a besoin d’énergie pour fonctionner, l’informatique, au sens large, consomme aussi. Cette consommation n’a rien d’anecdotique ! Aujourd’hui, l’IT c’est 4% des émissions de gaz à effet de serre, autant que le secteur aéronautique. En 2025, ce sera autant que le secteur de l’automobile. Fabriquer un ordinateur de 2kg, c’est 800kg de matières premières utilisées, dont une grande partie particulièrement polluante, dans leur extraction ou leur emploi. Les vidéos en lignes représentent la même émission de gaz à effet de serre que l’Espagne ! Les analogies ne manquent pas pour matérialiser cette consommation qu’on ne voit pas dans un univers où tout est dématérialisé (streaming, cloud, et même internet !).
Il est à noter que les émissions de gaz à effet de serre générées par l’informatique sont majoritairement dues au matériel. En effet, environ 60% de ces émissions proviennent de la fabrication et de l’utilisation de nos téléphones, ordinateurs, box ou autres serveurs. Alors, c’est déjà très bien de se rendre compte factuellement de cet impact. Mais il faut essayer de le réguler et de le contrôler sans retourner à l’âge de pierre : c’est là qu’on utilise les termes de sobriété numérique, numérique responsable ou de Green IT.
2. Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement… et consomme peu également !
Maintenant qu’on sait de quoi on parle, comment peut-on agir ? Tout simplement en appliquant des bonnes pratiques de modélisation et de formalisation lors de la conception de logiciels informatiques. On va découper tout ça en trois grandes idées :
A) La simplicité
70% des fonctionnalités demandées par les métiers ne sont pas utilisées. On emploie souvent le terme « d’obésiciel » pour décrire ces logiciels qui font énormément de choses, mais dont on emploie finalement qu’une infime partie. Il est donc primordial, lors de la capture du besoin métier, de comprendre le besoin profond, afin de ne spécifier que ce dont votre interlocuteur a besoin. Pour cela, on va se reposer sur des bonnes pratiques que l’on connaît bien chez Telys, comme la question sous-jacente ou le méta modèle des enjeux.
Le logiciel ainsi conçu sera plus rapide à spécifier et à développer, plus léger, plus simple à tester et utiliser et moins gourmand. Tout le monde y gagne !
B) L’efficacité
Qu’est-ce qui peut complètement ruiner l’expérience utilisateur et la satisfaction du métier alors que toutes les fonctionnalités nécessaires sont présentes ? Les performances.
On ne va pas parler de toutes les optimisations assez techniques que les développeurs peuvent mettre en place, mais pour les plus curieux vous trouverez une excellente documentation ici : https://syntec-numerique.fr/sites/default/files/Documents/livre_vert_vol.6_eco-conception_des_logiciels_et_services_numeriques.pdf
On va plutôt parler d’un élément au centre de nos bonnes pratiques chez Telys : le modèle de données.
Qui dit mauvaises performances dit généralement surconsommation, trop gros volume de données, fonctionnalités « usine à gaz » … Tous ces maux ont souvent une cause commune : un mauvais modèle de données. Effectivement, cela va générer des jointures inutiles ou des allers retours superflus entre différentes tables et rendre le code illisible pour pallier une mauvaise conception. Difficile de lister tout ce qui fait un mauvais modèle de données, mais si on s’assure déjà qu’il respecte les 3 premières formes normales, on évite de nombreux écarts !
C) La réutilisabilité
Parlons du copier-coller. Vous auriez l’idée de recréer ces fonctionnalités que l’on retrouve littéralement partout ? Non certainement pas, et vous voyez où je veux en venir : il n’y a pas de honte à faire du copier-coller, quand c’est pertinent et bien fait.
Pour cela, une fonctionnalité développée pour un logiciel doit être paramétrable, séparée de l’aspect graphique, et bien documentée afin de pouvoir être réutilisée dans un autre logiciel. En plus de faire baisser drastiquement le time to market et le budget de vos projets, cette approche permet de réaliser d’importantes économies d’énergie, par exemple en mutualisant des fonctionnalités sous la forme d’API accessibles par tous, hébergées sur un seul serveur plutôt que sur chaque serveur de chaque application qui utilise une de ces fonctionnalités.
3. Etre écoresponsable, c’est aussi des gestes simples
Enfin, il n’y a pas besoin d’être développeur, chef de projet, ou encore architecte des systèmes d’informations pour avoir son mot à dire dans la sobriété numérique.
Il existe un tas de gestes simples que tout un chacun peut mettre en œuvre au quotidien :
- Eteignez vos appareils plutôt que de les mettre en veille. C’est simple, rapide, et recommandé en terme de sécurité informatique.
- Lors de l’envoi d’un mail avec une pièce jointe à beaucoup de destinataires, privilégiez l’utilisation d’un lien de téléchargement. En effet, tous les destinataires ne vont peut-être pas télécharger votre document, alors pourquoi générer un transfert de données inutile ?
- Evitez la caméra en visio conférence, le sujet c’est la présentation, pas vous, et ça consomme beaucoup moins ! Alors oui, ne soyez pas extrémistes, en cette période où l’on manque de contact, accordez-vous des exceptions : pour une pause-café, une discussion informelle, un daily… Mais pour une démo ou une présentation formelle, est-ce vraiment nécessaire ?
- Et le plus important, réparez, ne jetez pas ! Je vous le rappel, c’est la fabrication de nos ordinateurs qui coûte le plus à notre planète.
- Parmi tous les gestes qui contribuent à la sobriété numérique, les bonnes pratiques en business Analyse participent à créer des applications moins énergivores…. Alors participez à la préservation de la planète en mettant l’accent sur la conception des applications !!
En espérant que cette rapide introduction à la sobriété numérique vous ait inspiré !